Chronologie de la collection

1916   1920   1930   1940   1950   1960   1970   1980   2020  

1920

Début de la correspondance avec le couple de danseurs Alexander et Clotilde Sacharoff-von Derp. Karl Im Obersteg suit et soutient avec grand intérêt la carrière de ces danseurs mondialement reconnus qui ont contribué, à travers leur art, au fondement de la danse moderne.

1920 ca.

Emil Nolde, Herr und Dame (Dame im Pelz), 1918 ; acquis probablement à Berlin où l’artiste travaille les mois d’hiver. À cette époque, Nolde vend la majorité de ses œuvres.

1920 ca.

Emil Nolde, Gelehrter und Mädchen, vers 1919 ; acquis vraisemblablement à Berlin. Cette peinture a été vendue. Depuis 1957, en possession du Museum Kunst Palast Düsseldorf.

1921

Début d’une correspondance avec Alexej von Jawlensky qui durera plusieurs années. À la demande de Jawlensky, Karl Im Obersteg s’emploie à vendre et transporter les œuvres d’Amiet, van Gogh, Gauguin et Hodler de la collection Jawlensky.

1921

Cuno Amiet, Variation nach Jawlensky, 1921 ; cadeau de l’artiste. 

1922

Georges Rouault, Portrait de femme, 1904 ; acquisition à la Galerie Marseille, Paris.

1923

Pablo Picasso, Arlequin assis, fond foncé, 1923 ; acquis auprès de Paul Rosenberg, Paris, entre le 22 octobre 1923 (date du reçu de Picasso à Rosenberg) et début novembre 1923. Avec l’accord de son nouveau propriétaire Karl Im Obersteg, l’œuvre est présentée lors de l’exposition « Recent Works by Picasso » inaugurée le 17 novembre 1923 chez Wildenstein à New York, et, par la suite, au Arts Club de Chicago (décembre 1923-janvier 1924). Pour le transport du retour, l’œuvre est assurée à hauteur de 75 000 francs français, montant qui devait correspondre à son prix d’achat. Le tableau montre le peintre espagnol Jacinto Salvado (1892-1983), vêtu d’un costume d’arlequin, plongé dans un état méditatif et mélancolique. Pendant longtemps, ce tableau fut le premier d’une remarquable série de portraits au sein de la Collection Im Obersteg, dont certains présentent une expression tragique. Cette résonance mélancolique confère à la collection son caractère particulièrement saisissant. Après la mort de Karl Im Obersteg en 1969, c’est grâce à la vente de cette peinture que la collection sera préservée dans son entier. Aujourd’hui, cette œuvre figure au sein d’une collection particulière.

1925

Ferdinand Hodler, Stehender Landsknecht. Studie zur «Schlacht von Marignano», 1898 ; acquisition provenant de la collection Paul Linder, Bâle.

1925

Pablo Picasso, Buveuse d’absinthe / Femme dans la loge, 1901 ; acquis le 19 juin à la Galerie Bollag, Zurich. Le 10 mars, Justin Thannhauser fait envoyer le tableau de Munich à la Galerie Bollag à Zurich. Le registre des entrées de la Galerie Bollag ne mentionne que la Buveuse d’absinthe. Femme dans la loge, qui se trouve au verso de la toile, n’est pas répertorié. Aujourd’hui, Femme dans la loge présente encore des résidus d’une couche picturale noire laissant supposer un repeint antérieur. Les deux faces de la toile présentent des différences de style, bien qu’elles aient été réalisées seulement à quelques semaines d’intervalle.

1925

Alexej von Jawlensky, Weiblicher Kopf ; carte postale présentant une tête aquarellée adressée à Marianne Im Obersteg. Sur le verso de la carte, Jawlensky décrit la dégradation du marché en Allemagne et les difficultés auxquelles il est confronté en tant qu’artiste : « Chère madame ! J’aimerais tant vous rendre visite comme l’année dernière ! Ce fut si agréable chez vous ! Malheureusement, cela est à présent impossible. Toutes ces années, j’ai toujours très bien vendu mes tableaux et c’est pourquoi j’ai pu me permettre de me rendre en Suisse. À présent, l’Allemagne a si peu d’argent que l’art est devenu un luxe et les gens n’achètent plus rien du tout. Je vous remercie de tout cœur pour votre aimable invitation. Je vous embrasse et envoie mes salutations les plus chaleureuses à votre cher mari. »

1926

Maurice Utrillo, L’église Saint-Séverin à Paris, 1925 ; acquisition à la Galerie Bernheim-Jeune, Paris.

1926

Chaïm Soutine, L’enfant au jouet, vers 1919 ; acquisition lors de la vente aux enchères Paul Guillaume à l’hôtel Drouot, Paris. Seules quelques années se sont écoulées depuis que Soutine est sorti de la pauvreté. À présent, c’est un peintre recherché. En 1923, il est « découvert » par le collectionneur américain Albert Barnes qui achète en une seule fois 52 de ses œuvres et stimule la demande pour les tableaux de Soutine. En 1927, Henri Bing-Bodmer organise la première exposition individuelle de l’artiste à Paris. Par la suite, Soutine expose régulièrement dans la capitale française et aux États-Unis.

1926

Robert Genin, Balinesin I, 1926 et Balinesin II (Legontänzerin), 1926 ; acquis auprès de l’artiste.

1927

Marc Chagall, Die Hochzeit, 1910 ; acquis auprès de Léopold Zborowski, Paris. En 1936, Karl Im Obersteg échange ce tableau contre le Jude in Grün (1914) auprès de l’artiste. Depuis 1923, Chagall vit de nouveau à Paris après avoir été contraint de séjourner de 1914 à 1922 à Vitebsk, sa ville natale, en raison de la guerre. Le peintre a perdu la quasi-totalité de son œuvre pendant la guerre. Avec Die Hochzeit, Karl Im Obersteg acquiert l’une de ses rares œuvres de jeunesse.

1927

Aristide Maillol, Le printemps, 1910/11 ; acquis auprès de l’artiste.

1927

Cuno Amiet, Die Obsternte, 1926 ; acquis auprès de l’artiste. Ce tableau disparaît dans l’incendie du Palais de verre de Munich en 1931.

1928

Alexej von Jawlensky, Abstrakter Kopf: Abend, 1927 ; acquis auprès de l’artiste en guise de cadeau de Noël à l’attention de son épouse Marianne Im Obersteg. 

1928

Alexej von Jawlensky, Selbstbildnis, 1911 ; acquis auprès de l’artiste à Noël. Les années 1911 et 1912 sont décisives pour Jawlensky : il s’affirme en tant qu’artiste et se hisse vers la réussite professionnelle. À cette époque, il peint également quatre portraits expressionnistes. Comme le montre celui au sein de la Collection Im Obersteg, ceux-ci mettent en évidence l’émotionalité et la force expressive des couleurs plutôt qu’une différenciation psychologique.

1928 ca.

André Derain, Nature morte au broc, 1912 ; acquisition à la Galerie Willi Raeber, Bâle.

1929

Cuno Amiet, Maske, 1929 ; cadeau de l’artiste à Marianne Im Obersteg. Ce petit tableau sur bois appartient à un groupe d’œuvres présentant des motifs asiatiques.

1929

Paul Klee, Stadt mit den drei Kuppeln, 1914 ; acquisition à la Galerie Neue Kunst Hans Goltz, Munich.

1929

Paul Klee, Ruinen von Oi, 1926 ; acquisition à la Galerie Neue Kunst Hans Goltz, Munich. 

1929

Paul Klee, Jagdpavillon, 1926 ; acquisition à la Galerie Neue Kunst Hans Goltz, Munich. De 1919 à 1924, Hans Goltz dispose du droit exclusif de représenter Paul Klee. Le collectionneur a probablement appris à apprécier la peinture de Klee tendant à la géométrie sévère grâce à Alexej von Jawlensky, ami de l’artiste. Les deux peintres, associés à Kandinsky et Feininger depuis 1924 pour former le groupe artistique les « Quatre Bleus », ne cessaient de s’échanger des œuvres.